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Avez-vous déjà eu la sensation d’être un raté ? D’être nul (le) malgré toutes vos qualités ? Vous êtes-vous déjà comparé à vos ami(e)s d’enfance ? Vous avez trouvé leur vie exceptionnelle par rapport à la vôtre qui est médiocre ? Et si vous étiez prisonnier du schéma de l’échec ?

Si vous avez répondu oui à toutes ses questions, je vous invite à faire le petit questionnaire qui suit. Il reprend toutes les questions relatives au schéma « échec » faisant partie de la thérapie des schémas de Jeffrey Young et Janet S. Klosko.

Pour passer le test, lisez chaque énoncé et donnez-lui une note selon l’échelle de cotation suivante. Dans mon cas, l’énoncé est :

1. Absolument faux

2. Faux dans l’ensemble

3. Plus faux que vrai

4. Modérément vrai

5. Vrai dans l’ensemble

6. Absolument vrai

Énoncés Notes
J’ai l’impression d’être moins compétent que d’autres dans les domaines où la performance est importante
Je ne crois pas être capable de réussir
La plupart des gens de ma génération ont plus de succès professionnel que moi
Je n’ai pas eu de succès dans mes études
Je ne me sens pas aussi intelligent que les gens que je fréquente  
Mes échecs professionnels m’humilient
La présence des autres me gêne car je ne me sens pas à la hauteur sur le plan professionnel
J’ai souvent l’impression qu’on me croit plus compétent que je ne le suis en réalité
Je ne pense pas posséder de talent particulier qui ait une quelconque importance 
Je suis sous-employé
Total des points 

Interprétation des résultats :
10-19 : très bas. Vous n’êtes pas concerné par ce schéma
20-29 : assez bas. Vous êtes parfois affecté par ce schéma
30-39 : modéré. C’est un problème pour vous
40-49 : élevé. Ce schéma joue un rôle important dans votre vie
50-60 : très élevé. Ce schéma fait partie de votre personnalité

Que faire si je suis concerné par ce schéma ?

Si vous êtes concerné par ce schéma « échec », vous suivez probablement le cercle vicieux de l’échec qui veut que vous ayez le sentiment de ne pas être à la hauteur, vous redoutez l’échec ce qui vous fait rester en retrait et vous freine l’action. Vous vous bloquez à relever de nouveaux défis et vous finissez par confirmer a posteriori vos échecs.

Vous aimeriez relever de nouveaux défis, avoir une promotion dans votre entreprise, réussir aussi bien que le font vos amis d’enfance, mais vous pensez que c’est impossible et que vous êtes un raté. Quand bien même vous tenteriez un challenge, vous savez bien que vous n’en êtes pas vraiment capable.

Pourquoi ai-je ce sentiment d’échec ? 

  • Le lien avec votre éducation
  • Renforcement du sentiment par l’autosabotage 
  • La fuite

Le lien avec votre éducation

Selon la thérapie des schémas, ce sentiment d’échec prend son origine dans votre enfance. En effet, selon le type de parents que vous avez eu, ce schéma se créé et ne vous quitte plus même à l’âge adulte. 

Vous avez peut-être eu des parents totalement indifférents à vos réussites ou vos échecs scolaires ou encore trop indulgents ainsi vous n’aviez « pas de compte à rendre » quant à vos devoirs ou exposés à réaliser.

Peut-être aviez-vous un parent qui vous rabaissait en permanence dans le sens où tout ce que vous faisiez n’était pas assez bien, vous n’étiez pas à la hauteur de leur espérance. Vous étiez parfois insulté, voire abusé.

Ou encore, un parent qui a réussi et vous vous croyiez incapable de vous montrer à la hauteur. Vous vous disiez que vous n’auriez jamais autant de succès que lui alors vous avez jeté l’éponge.

Peut-être pensiez-vous être moins doué par rapport aux autres camarades de classe ou encore vous étiez comparé à d’autres, plus doués que vous. Ainsi votre sentiment d’infériorité grandissait en vous. Ce sentiment peut se ressentir si vous veniez d’un pays différent et vous pensez être inférieur aux autres.

Renforcement du sentiment par l’autosabotage 

Afin de conserver ce sentiment d’échec, vous vous tirez une balle dans le pied. Par exemple, vous ne terminez pas vos études même si vous étiez proche du but, vous évitez des bases importantes comme d’aller faire un stage ou encore refuser de se documenter. 

Si vous avez (par chance) réussi vos études, vous choisissez volontairement un travail en-dessous de vos capacités. Par exemple, vous acceptez de travailler en tant qu’aide-soignante alors que vous avez un diplôme d’infirmière.

Vous vous freinez ! Au lieu de tenter d’obtenir une promotion, vous la refusez, vous ne vous mettez pas en valeur parce que vous vous sentez inférieur par rapport aux autres. Certains sont touchés par le syndrome de l’imposteur et croient ne pas être légitimes malgré tout le travail fourni et tout ce qu’ils peuvent apporter.

Vous vous empêchez d’avancer et pouvez êtes congédié à cause de votre comportement autodestructeur : vous arrivez en retard, vous ne respectez pas les deadlines, vous êtes fan de la procrastination, vous avez une attitude déplaisante…

Vous êtes du genre à vous intéresser un peu à tout, mais à aucun sujet en profondeur. Par exemple, vous passez d’un emploi à un autre. Comme si tout et rien vous intéressaient à la fois. Vous commencez un métier puis vous vous lassez et vous passez au suivant. En fait, vous n’allez jamais au fond des choses.

Vous n’osez pas vous affirmer même si vous avez la solution, et la gardez pour vous. Vous n’osez pas prendre de décisions ni d’initiatives. Même si vous souhaitez vraiment, vous ne le faites pas. Peut-être avez-vous peur du regard des autres ?

Vous voyez vos réussites comme quelque chose de banal contrairement à vos échecs qui sont des catastrophes en elles-mêmes. Vous n’avez jamais su vous mettre en avant. 

La fuite

Afin de vous adapter, vous adoptez pour un mode qui est la fuite. Vous évitez la nouveauté, vous fuyez les responsabilités, vous évitez les challenges, car vous projetez déjà un échec cuisant. Bref, vous restez dans votre petite bulle et vous vous enfermez dans ce schéma.

La fuite est votre mode d’adaptation évidemment vous le faites sans trop vous en rendre compte. Vous arrivez parfois à vous lancer à fond dans un travail en l’évitant. En effet, vous faites d’autres choses à la place comme décrire un compte-rendu à la place de travailler sur votre projet tout cela parce que le compte-rendu doit être fait.

Vous cherchez à ne pas travailler sur votre projet. Vous vous créez parfois des pleins de tâches sans importance pour vous empêcher d’aller à l’essentiel. C’est ce qui m’est arrivé lorsque je travaillais sur une formation. Je réalisais tout un tas de choses comme de l’accompagnement avec un engagement à long terme pour m’éviter de créer mon plan de formation.

Il se peut également que vous fuyiez en vous rapprochant d’une personne qui a réussi. En effet, vous vivez par procuration ce succès qui n’est pas vraiment le vôtre. Vous essayez par tout moyen de ne pas creuser ce problème et vous focalisez sur d’autres aspects de votre vie.

Comment détruire le schéma d’échec ? 

  • Ce sentiment est-il justifié ?
  • Que dit l’enfant en vous ?
  • Aidez cet enfant
  • Reconnaissez vos succès 

Ce sentiment est-il justifié ?

La première étape pour changer d’attitude est de vous poser cette question :
Est-ce que ce sentiment d’échec est justifié ? 

Selon vous, avez-vous raison de voir votre situation comme un échec ? Est-ce que vous n’êtes pas en train de focaliser sur ce qui peut être amélioré plutôt que sur la situation en général ?

Par exemple, vous avez travaillé sur un projet que vous présentez en réunion. Sorti de celle-ci vous voyez votre présentation comme un échec complet parce que vous avez bafouillé et oublié de présenter certains slides. Alors que, dans l’ensemble, cette présentation a été appréciée.

Que dit l’enfant en vous ?

La deuxième étape et de vous tourner vers l’enfant qui est en vous et de l’écouter. Que vous dit-il ? Pense-t-il que vous n’arriverez jamais à rien et que votre vie se résume à une succession d’échecs infinis ? Prenez le temps de prendre conscience de ce que votre passé vous dit.

Le tout est d’en avoir conscience et de ne pas se flageller. En effet, ce n’est pas grave de se voir « comme un raté » parce que c’est en acceptant votre état que vous allez pouvoir en changer. Supprimez cette habitude de fuite que vous avez.

Même si cela prend du temps, ce n’est pas grave. Apprenez à écouter cet enfant en vous. S’il vous arrive de le faire taire, ce n’est rien, vous retournerez le voir à un autre moment. Connaître son mode de fonctionnement est fondamental pour mieux se comprendre et vivre avec ses qualités et ses défauts.

Aidez cet enfant   

La troisième étape consiste à aider l’enfant qui est en vous. Maintenant que vous l’avez écouté et surtout accepté tout ce qu’il croyait, vous allez pouvoir aller de l’avant. Prenez cet enfant par la main et avancez pas à pas pour vous sortir de ce schéma.

Comprenez ce qui est arrivé et voyez clair dans votre vécu. Si votre éducation a été compliquée, il est temps de vous rendre compte que tout n’est pas de votre faute. Acceptez ce passé qui ne peut pas être modifié et allez de l’avant.

Reconnaissez vos succès 

La dernière étape est de reconnaître vos succès. Pour une fois, vous n’allez pas minimiser vos victoires, vous allez, au contraire, les maximiser. Je parle de toutes les victoires, tout ce que vous avez pu réussir.

Vous avez réussi des études, même courtes ? Super, félicitez-vous ! Vous avez réussi la recette d’un gâteau (que vous trouvez facile), super ! Félicitez-vous. C’est très important de voir vos réussites, toutes vos réussites.

Même si cela vous semble ridicule, je vous invite à vous dire à chaque victoire : ouais, bravo ! Tapotez-vous l’épaule ! Vous verrez que cela va changer la donne petit à petit.

Le cercle de la réussite

Pour inverser la tendance et opter pour le cercle de la réussite, je vous invite à suivre ces 3 étapes :

  • Une vision positive
  • Passer à l’action
  • Débriefer 

Une vision positive

Commencez par inverser le processus et supprimer les pensées négatives. Ces pensées qui vous assaillent et vous disent : « tu n’y arriveras jamais », « tu es trop bête ». Même lorsque vous réussissez, vous vous dites que vous auriez pu mieux faire.

À la place, vous allez faire ceci : accompagnez vos pensées négatives avec des pensées positives. C’est-à-dire que lorsque la pensée : « j’ai tout raté » intervient vous allez poursuivre avec cette pensée : « Qu’est-ce qui était bien dans ma présentation/entretien/rendez-vous… ? »

Acceptez votre vision un peu noire et ajoutez-y quelques couleurs. Au fur et à mesure, ajoutez des points positifs et pour aller plus loin, je vous invite à vous créer dès le matin des pensées positives puissantes en vous créant un rituel matinal.

Avec vos pensées positives, ajoutez la confiance en vous. Vous avez toutes les raisons de croire que vous valez quelque chose, c’est le cas ! Faites-vous confiance parce que vous avez raison de le faire. Prenez le temps de vous faire confiance petit à petit. Elle se construit avec le temps.

Passer à l’action

Ensuite, vous allez passer à l’action. Soyez vigilant néanmoins à ne pas brûler les étapes, n’allez pas trop vite. Une petite action à la fois. Rappelez-vous que vous avez tendance à fuir et rendez-vous compte lorsque vous vous fixez des objectifs trop hauts.

Souvenez-vous que la procrastination fait partie de votre schéma donc soyez intransigeant quant à vos retards. Planifiez-vous une seule action par jour et tenez-vous à cette tâche unique. Quand vous l’aurez réalisé (même en retard), félicitez-vous !

Débriefer  

Pour finir, vous allez débriefer pour vous rendre compte de tous vos points positifs et de vos axes d’amélioration. Rappelez-vous que vous allez rapidement focaliser sur vos faiblesses donc prenez conscience de vos pensées négatives et n’oubliez pas de les accompagner d’une pensée positive.

Félicitez-vous pour vos réussites ! Recherchez les pièges dans lesquels vous êtes tombé et surtout recherchez comment les éviter à l’avenir. Ne vous flagellez pas sévèrement, je vous rappelle qu’il s’agit d’un travail sur le long terme.

C’est parti !

Ça y est vous êtes lancé ! Vous allez réussir à modifier ce schéma qui vous colle à la peau et peu importe le temps que cela prendra. Je suis convaincue de votre réussite. Je sais que vous avez en vous toute la force pour réussir parce que vous êtes un gagnant(e) !

Dans les moments difficiles, rappelez-vous de tout ce que vous avez accompli jusque là et que toute victoire mérite qu’on lui accorde quelques instants de joie. Je vous fais confiance, vous allez réussir !

Florence Pauly