Que nous soyons employé, cadre ou encore directeur, nous passons notre temps à courir. Dès le lever, on court pour déjeuner, pour travailler, pour regarder un film,… Tout est raison pour courir. À peine avons-nous débute une tâche que nous pensons à la suivante.
Actuellement, nous ne pouvons pas marcher car le temps est restreint et il faut le préserver. Alors, on fait vite les choses. On apprend à travailler rapidement et efficacement. S’il y a un perte de temps, c’est comme si le malheur s’abattait sur nous.
Ça vous parle ? Oui, moi aussi. Je vais vous raconter différents moments de ma vie où j’ai dit stop à la course.
Prise de conscience
En étant salariée, je voulais bien faire mon travail. Même si l’organisation n’était pas optimale dans cette entreprise et même si mon salaire n’était pas exceptionnel, Il fallait que je fasse mon travail correctement. Je n’aime pas la demi mesure.
J’y allais à fond. J’ai passé des week-ends entiers à créer des réveils pédagogiques, des scripts, des exercices,… Tout ça gratuitement. Pourquoi ? Parce que je voulais faire un travail de qualité. J’ai coureur de cette manière pendant des années.
La première fois où j’ai dit stop, c’est ma fille qui m’y a obligé. Étant enceinte, le corps n’écoute que lui et impossible de le faire taire. À ce moment-là, j’ai pris conscience que plus je courais, plus j’en faisais et il n’y avait jamais de période calme.
Pire, je ne voulais pas arrêter. En m’arrêtant de courir, j’ai compris à quel point j’avais poussé mon corps et mon esprit, beaucoup trop loin… Pendant quelques mois, j’ai marché, tranquillement. C’est super, en fait !
J’ai fait les choses une par une, j’avais un moral d’acier, redoutable à toute épreuve. Malheureusement, j’ai recommencé à courir. Mais cette fois, j’ai pris le temps d’observer mon corps. Même si je courais, je voyais ce qui se passait.
Cette course que je vis encore aujourd’hui va rapidement s’arrêter. En effet, ce moment que je vis est exceptionnel et je le sais. Actuellement, j’élève ma petite fille, je crée une entreprise, je participe à la création d’une deuxième et je déménage. Ça fait beaucoup n’est-ce pas ? Bon, le déménagement étant rapide, le problème sera vite résolu.
Pour le reste, mon organisation doit être efficace. Et j’y travaille pour être efficace en fonction différents paramètres dont je vous parlerai plus tard. Néanmoins, même si on aime courir, il y a une questions à vous poser : Pourquoi je cours ?
Pourquoi je cours
- En faire le plus possible
- Être tranquille par la suite
- Se sentir vivant
- Ne pas se poser de questions
- Éviter toute relation
En faire le plus possible
Le fait de courir et d’aller vite permet d’en faire plus, encore plus et toujours plus. Je suis bien placée pour le savoir. Plus je cours et plus je peux en faire. C’est une grande passion. Si je commence le boulot plus tôt, je peux travailler plus et avancer.
Pourquoi faire ? Pourquoi voulez-vous en faire plus ? Est-ce que c’est vraiment efficace ? Non, si vous travaillez 12 heures par jour, vous savez très bien qu’il y a des moments de fatigue. En faire plus n’avance à rien. Pire, cela peut même vous ralentir. Paradoxal n’est-ce pas ?
Plus je cours moins je vais vite
Et pourtant, c’est bien vrai ! Plus vous allez en faire, moins vous en ferez. Vous n’en aurez peut-être pas conscience mais c’est pourtant ce qui se passe. Pour cette prise de conscience, je vous invite à suivre la liste des “comment”. Vous verrez que moins vous travaillez plus vous êtes efficace.
Être tranquille par la suite
Vous avez cette illusion que vous serez tranquillise après avoir fait tout ce que vous vouliez. Malheureusement, cela reste dans le domaine du rêve. Quand vous avez terminé… Il y a toujours d’autres choses à faire.
A quel moment vous êtes-vous dit : “Ah super, j’ai fini, je suis tranquille” ? Ne vous dites-vous pas plutôt : “Ah super, j’ai fini. Maintenant, je peux faire ça” ? On anticipe toujours la prochaine action. On sait déjà ce qu’on va faire. Pas de place pour l’ennui.
C’est paradoxal car on cherche à être tranquille mais on cherche en même temps à en faire plus. Pour quelle raison ? Pourquoi ne voulez-vous pas vous reposer ? Vous avez peur de vous ennuyer ?
Se sentir vivant
L’intérêt de courir c’est que vous vous sentez vivant ! C’est le moins que l’on puisse dire puisque vous avez mal partout. Mal le dos, les épaules, le genou, le crâne… On ressent bien les douleurs. On les guérit ? Non, pas du tout, on les fait taire.
Votre corps qui tente de vous prévenir, qu’il faut arrêter, que lui dites-vous ? “Tais-toi, il faut que je travaille !” Et si vous faisiez avec votre corps plutôt que contre lui ? Ne serait-ce pas idéal de trouver des astuces pour travailler efficacement en ayant un corps en pleine forme ?
Ne pas se poser de questions
L’avantage de courir c’est que vous n’avez pas le temps de vous poser des questions. En effet, vous foncez tellement qu’il n’y a pas une seconde pendant laquelle vous pouvez rechercher le fond du problème.
Malheureusement, ses questions reviennent le soir ou pendant la nuit, les moments où vous ne travaillez pas. Pourquoi rejeter ces interrogations ? Elles sont gênantes, n’est-ce pas ? Vous préférez les repousser plutôt que de les traiter ?
Il va falloir trouver un moment pour poser les problèmes et les résoudre. Vous ne pouvez pas repousser sans cesse. Ça vous agace alors faites-le tout de suite, vous serez tranquille après. Je vais vous expliquer comment faire.
Éviter toute relation
En courant et en étant débordé par votre travail, vous évitez le contact. Avouons-le, vous connaissez tout le monde au travail… Enfin, les connaissez-vous vraiment ou demandez-vous des nouvelles des uns et des autres par simple politesse sans jamais écouter ?
Rassurez-vous, je suis passée par là aussi. Je demandais comment allait une personne mais je n’écoutais pas vraiment. J’avais envie d’écouter mais le temps me pressait. C’était déstabilisant. Lorsque vous passez votre matinée, journée et même votre soirée au travail, il ne reste plus beaucoup de place pour les autres.
Où en sont vos relations ? Depuis combien de temps n’avez-vous pas vu vos ami(e)s ? Quelle est la dernière fois où vous avez passé un moment heureux en amoureux (sans parler de travail ou de la maison) ?
Comment être conscient
- Noter vos tâches
- Noter vos ressentis
- Faire une chose à la fois
- Ressentir son corps
- Poser le vrai problème
- Parlez-en autour de vous
Noter vos tâches
Mon premier conseil est de vous inviter à tout noter. Quand je dis tout, c’est vraiment tout.Je vos donne un exemple : vous êtes au travail, vous commencez à rédiger un compte-rendu. Ce que vous allez faire c’est écrire combien de temps cela vous prend. Du début de la rédaction à la fin, combien de temps cela vous prend ? Notez précisément ce que vous faites.
- Que faites-vous ?
- En combien de temps ?
- Y a-t-il des coupures ? Est-ce que vous vous arrêtez pour faire autre chose ?
- Est-ce que vous vous forcez à finir malgré votre état de fatigue ressenti ? Pourquoi ? Que recherchez-vous ?
Vous allez voir le temps que vous passez réellement et votre niveau d’efficacité.
Noter vos ressentis
L’objectif est de noter vos ressentis pour prendre conscience des effets sur votre corps. Cela va vous demander un peu de concentration pour vous centrer sur vous, sur ce que vous faites et les impacts que les actions peuvent avoir sur vous.
Voici les questions à vous poser pour chaque action :
- Que ressentez-vous ?
- Êtes-vous heureux de la faire ou cela vous agace-t-il ?
- Est-ce que vous soufflez ?
- Avez-vous mal aux yeux ?
- Êtes-vous fatigué ?
- Cela vous rebooste-t-il ?
- Est-ce que vous regardez par la fenêtre ?
- Êtes-vous déconcentré ?
Observez-vous, prenez le temps. Ça ne se fera pas en une fois. Il va falloir refaire plusieurs fois la démarche pour que vous puissiez vraiment vous observer et prendre du conscience des effets sur votre corps.
Faire une chose à la fois
Devenir monotâche est un art de vivre. Si vous commencez une tâche il faut la terminer. C’est une des premières choses pour être efficace. De plus, votre concentration va déterminer à quel moment réaliser votre tâche.
Imaginons que vous devez écrire un compte-rendu et suivre un e-learning. Les deux vous demandent une concentration mais quel est le moment opportun pour faire chaque action ? Vous allez apprendre à vous connaître.
Êtes-vous du matin ou du soir ?
Là, encore, c’est votre observation qui va vous guider. Testez de rédiger le matin et de suivre une formation l’après-midi puis faites l’inverse. Vous verrez ce qui vous convient le mieux. Il est de même pour tout ce que vous avez à faire.
A quel moment êtes-vous le plus efficace pour une action ? C’est ça la vraie question à vous poser. Sans vous forcer. Après avoir testé différentes méthodes, vous aurez déterminé ce qui est le mieux pour vous.
Vous serez donc bien plus efficace et plus besoin de mettre 12 heures pour tout faire.
Ressentez votre corps
Puisque vous l’avez fait taire pendant très longtemps, il va falloir lui laisser vider son sac… Écoutez votre corps ! Je suis persuadé que vous avez plusieurs douleurs et qu’au lieu de les corriger vous prenez tout un tas de médicaments. Vrai ou faux ?
“J’irai voir un kiné plus tard”. Nous sommes très doué pour repousser au lendemain ce qui doit être fait. Sachez faire passer les priorités avant tout. Votre corps est unique, inutile de le maltraiter. Protégez-le le plus possible.
Votre objectif aujourd’hui est de ressentir chaque douleur. Qu’est-ce que vous ressentez et pourquoi ? Partez du principe qu’une douleur est un message envoyé par votre corps pour vous alerter. Qu’essaye-t-il de vous dire ?
Par exemple, vous avez des douleurs depuis très longtemps dans les jambes, je vous poserai cette question : pourquoi avez-vous peur d’avancer ? Si vous avez mal l’estomac, je vous dirai : Quelle expérience n’arrivez-vous pas à digérer ?
Bien sûr, il faut prendre cette douleur dans le sens global. Ne pas se fixer juste sur la douleur mais sur ce qu’elle représente.
Poser le vrai problème
Vous connaissez votre corps et vous avez compris comment l’écouter. Maintenant, vous allez devoir travailler sur votre vrai problème. Qu’est-ce qui fait que vous courrez ? Qu’est-ce que vous essayez de chasser de votre esprit.
Le plus difficile est de se mettre face à ses démons et de corriger les problèmes. Regardez en face et n’essayez plus de contourner vos problèmes. Prenez-les à bras le corps. Quel sens avez-vous donner à votre vie et en êtes-vous satisfait ?
Voici les questions à vous poser :
- Qu’est-ce que j’essaye de faire ?
- Pourquoi est-ce que je coure ?
- Pourquoi ai-je peur de m’arrêter ?
- Qu’est-ce que je veux vraiment ?
Certes, ces questions sont complexes. Votre esprit tentera de les chasser parce que vous allez au fond du problème. Refaites l’exercice jusqu’à comprendre pourquoi vous en êtes-la.
Parlez-en autour de vous
Il est important de garder contact avec vos relations. Néanmoins, en prenant conscience, vous allez remarquer un certain clivage. Certains vont vous suivre et d’autres non. Certains seront prêt à se poser toutes ces questions franchement et d’autres préféreront les oublier.
Entourez-vous des bonnes personnes. Allez chercher ceux qui vous boostent et qui vous apportent de l’énergie. Ne gardez pas auprès de vous ceux qui vous descendent. Vos relations vont s’en ressentir et vous allez vous rapprocher de certains qui sauront être présent au bon moment.
Ma meilleure astuce
Je terminerai cet article par ma meilleure astuce qui est la connexion avec le sol. Celle-ci est importante, vitale même. Le lien avec le sol vous amène de l’énergie. Si vous avez la possibilité de marcher pieds nus dans l’herbe, faites-le sans hésiter.
Cela rechargera vos batteries. Profitez-en pour respirer à fond et pour ressentir vos pieds. Prenez conscience des textures, des sensations, de la chaleur ou de la fraîcheur. Concentrez-vous sur vos pieds cela évitera les mauvaises pensées.
L’intérêt de cet exercice est de porter votre attention sur vos pieds et non plus sur votre tête.
Conclusion
Vous avez toutes les clefs pour prendre conscience de tout ce que vous faites au quotidien et de tout ce que peut subir votre corps. Je vous invite à vous exercer dès maintenant et d’éviter toute procrastination.
Passez à l’action, écoutez votre corps et posez-vous les bonnes questions.
Florence Pauly