La peur est quelque chose que nous connaissons tous. Que ce soit la peur des araignées, d’avoir un accident, de perdre quelque chose ou quelqu’un, ou encore de vivre de mauvais moments. En tant qu’êtres humains, nous avons tous au plus profond de nous même des peurs, justifiées ou pas, ou très souvent sont des obstacles à notre évolution.
Vous voulez changer de vie, mais avez peur de perdre un peu de confort. Vous voulez sauter en parachute, mais vous avez peur du vide. Ou alors vous rêvez de nager avec les dauphins, mais avez peur de l’eau…
Chacun d’entre nous a des peurs qui le paralysent. Qui le bloque dans une situation qui n’est pas celle qu’il aimerait vivre. Par exemple, j’ai toujours rêvé de vivre sur un bateau, mais j’ai peur de rater mon permis côtier. Du coup, je traîne, je repousse. Rien n’avance et je me sens de plus en plus frustré par ce problème.
Et bien, sachez que la peur n’est pas une fatalité. Vous n’êtes pas obligé de vous soumettre à sa volonté. Vous n’avez pas à vous cloitrer chez vous, sur votre canapé à cause de la peur. Il est possible de l’apprivoiser, de la comprendre, de l’utiliser. Et je vais vous dire comment faire.
Mais avant de voir « comment » renverser la vapeur et voir la peur comme une amie, il faut bien comprendre ce qu’est vraiment la peur.
La peur c’est quoi ?
- Un outil de survie
- Indicateur de sortie de zone de confort
- Souvent un obstacle
- Méfiez-vous de ceux qui utilisent vos peurs
La peur est un outil de survie
La peur est avant tout un mécanisme de protection que notre cerveau a inventé pour survivre. Si nous ne ressentions jamais la peur, alors nous pourrions sauter d’un ravin de 500 m, aller foutre un coup de pied à un lion, courir sur l’autoroute, bref, on ne ferait pas de vieux os.
La peur est une alerte qui est conçue initialement pour nous protéger des dangers de la nature et nous permettre de survivre un peu plus longtemps.
Mais le monde a changé. L’humanité a changé. Nous ne sommes plus des êtres vivants au milieu de la nature sauvage. Nous avons utilisé nos ressources intellectuelles pour nous affranchir (ou du moins c’est ce qu’on aime croire) de la nature.
Et ça a tout changé. Nous n’avions plus besoin d’avoir peur de nous faire dévorer par une horde de hyènes. Plus besoin de craindre la gangrène à chaque petite égratignure. La peur a perdu son utilité première. Mais allait-elle nous laisser en paix ?
Bien sûr que non ! La nature a horreur du vide, et la peur a donc continué sa routine, elle a juste adapté ses déclencheurs pour correspondre à notre nouveau style de vie.
Un indicateur de sortie de zone de confort
La peur a donc décidé de s’ajuster. Elle a bien sûr conservé sa capacité à nous pousser à survivre, et c’est pour ça qu’on ne court toujours pas sur l’autoroute. Mais elle a aussi trouvé de nouveaux déclencheurs. La peur de manquer, de perdre quelque chose, la peur de ne pas avoir d’emploi, ou de ne pas avoir d’argent, etc.
En fait, la peur fait son apparition dès l’instant que vous sortez de votre zone de confort. Si vous devez parler en public alors que ça ne vous arrive jamais, vous allez avoir peur. Si vous êtes habitué à croiser tous les jours la même personne à la même heure et que pour une fois elle est en retard, vous allez vous inquiéter.
Tout ce qui fait votre routine est votre zone de confort. Tout ce qui sort de cette routine est susceptible de générer de la peur. Et la force de cette peur sera proportionnelle à la distance qui sépare votre routine de votre idée ou projet. Imaginons que vous avez passé 25 ans à travailler en tant que vendeur de voitures, je pense que vous allez être angoissé à l’idée de devoir soudain vous reconvertir dans la rénovation de chaises en rotin. Même si c’est ce que vous voulez faire !
J’ai personnellement peur très souvent. Peur de ne pas réussir à apprendre suffisamment vite, de ne pas savoir mettre en application ce que j’apprends, peur de tout faire de travers, de ne jamais réussir mes projets, de me planter tout simplement.
Bien sûr que j’ai peur ! Je serais stupide de ne pas avoir peur. J’ai tout lâché pour faire ce que je fais. J’ai dit bye bye à la stabilité qu’offre une vie monotone, toute tracée et salariale pour me plonger dans l’effervescence d’une vie d’investisseur, et d’entrepreneur. Oui j’ai choisi de le faire consciemment. Mais la peur est présente, car il ne passe pas une journée sans que je sorte de ma zone de confort pour aller plus loin que la veille.
La peur est souvent un obstacle à votre réussite
Maintenant que vous comprenez que la peur est présente dès que vous décidez de prendre les choses en main et de ne plus vous laisser gouverner par ce que votre cerveau trouve confortable ; vous comprenez que selon l’importance que vous lui donnez, la peur peut être un obstacle à tous vos projets, tous vos rêves et à votre réussite.
Par exemple, un de mes rêves est d’explorer l’épave du Britannic au large d’une île grecque. Pour ça il va falloir que j’apprenne la plongée pour être capable d’atteindre les 100 m de profondeurs où repose l’épave.
Ça me fait peur. Bien sûr ! Je n’ai jamais fait de plongée, alors me dire que je vais plonger à 100 m c’est assez effrayant vu comme ça. Si je laisse ma peur être un obstacle, je ne vivrais jamais ce rêve que j’ai depuis des décennies. Est-ce que vous croyez que c’est ce qui va se passer ?
Non. Bien entendu, je ne vais pas abandonner. Et vous non plus.
Méfiez-vous de ceux qui utilisent vos peurs
Il est intéressant de remarquer comme le marketing sait jouer avec nos peurs pour nous faire prendre une décision, influencer notre jugement. Faites ce petit test : allez sur le site de Amazon et recherchez un produit, n’importe lequel. À côté de la description du produit, vous trouverez souvent une petite phrase subtile « Plus que X produits en stock ». À quoi sert cette phrase à votre avis ?
Elle est là pour faire monter le sentiment de rareté, faire monter la peur de rater l’occasion d’acheter le produit. Elle est là pour créer un sentiment d’urgence, et ce sentiment est directement relié à votre peur, pour que vous passiez plus facilement à l’achat.
Si vous vous intéressez au marketing, vous savez probablement déjà très bien comment la peur est mise au service du profit et comment on peut faire acheter tout et n’importe quoi quand on sait jongler avec les émotions des gens. Je vous mets en lien un article éclairant sur le sujet.
La même chose se produit en permanence en politique. Vous avez peur de vous faire voler votre sac à main, votez machin ! Vous ne voulez pas finir sans papiers ? Votez Dédé ! Les politiciens sont coachés par l’élite des professionnels de l’influence et de la persuasion.
Ils sont formés afin de calibrer parfaitement leur gestuelle, leur vocabulaire, le ton de leur voix. Un politicien, finalement, ce n’est que l’élite des vendeurs. Il sait précisément quoi dire, comment le dire et quoi faire pour faire monter l’émotion qui vous fera accepter ce qu’ils vous proposent. C’est la magie de l’influence.
Souvenez-vous de la dernière élection présidentielle, tout le monde disait de voter pour l’un de PEUR qu’on se retrouve avec l’autre. Et les gens ont suivi, naturellement.
La peur est un outil puissant qui vous fait perdre une partie de votre capacité d’analyse. Vous devez absolument apprendre à ne pas laisser votre entourage, des vendeurs ou n’importe qui d’autre utiliser votre cerveau contre vous. Ne laissez personne jouer avec votre peur. Restez maître de vos choix.
Et pour ça, je vais commencer par vous expliquer comment surmonter vos peurs.
Que faire pour surmonter ses peurs ?
- Vous n’êtes pas votre peur
- Comprendre quelle situation déclenche la peur
- Vous devez tout simplement faire quelque chose
- Se rappeler que tout le monde la ressent
Vous n’êtes pas votre peur
S’il y a une chose que vous devez absolument intégrer, c’est que vous n’êtes pas vos sentiments, vous n’êtes pas vos idées ni vos peurs. Vos pensées ne sont que des pensées. Des suppositions, des idées. Ce sont des productions de votre cerveau qui essaye de rationaliser les choses et les cataloguer au maximum pour économiser de l’énergie.
Ça peut paraître compliqué, ou nébuleux, mais vous devez comprendre que ce n’est pas parce que vous pensez quelque chose à un moment précis que vous pouvez vous cataloguer à vie dans une catégorie humaine.
J’ai un exemple : Marcel est super sympa, il est gentil, courtois, poli, bref, c’est un ange. Il vient de regarder le journal télévisé pendant lequel on lui a martelé que la délinquance des Polynésiens était hors de contrôle. Il a même pu voir le poignant témoignage d’une vieille dame qui s’était fait voler sa canne par un groupe de jeunes polynésiens.
Marcel sort de chez lui et constate qu’on a fracturé la portière de sa Renault 5 pour voler son appuie-tête. Sous le coup de la colère, Marcel va alors crier « E*foi*és de Polynésiens ».
Pourtant, Marcel n’a rien contre eux, et il n’a aucune idée de qui a pu faire le coup. Mais face à cette situation désagréable, son cerveau a cherché la première pensée à laquelle se raccrocher pour rationaliser les faits. Marcel ne pense même pas ce qu’il a dit. Cette pensée n’est pas lui. Elle n’est que ce qu’elle est : une pensée fugace aussitôt remplacée par une autre pensée, qui elle non plus ne représente pas Marcel.
Les pensées sont un flux incessant de mots, phrases, concepts contradictoires, sans ordre et sans hiérarchie. Assemblez tout ce que vous avez vu, entendu, analysé, compris au cours de toute votre vie. Voilà votre fil de pensées.
C’est pour ça que pour surmonter vos peurs, il va falloir comprendre quelle pensée a activé cette peur !
Comprendre quelle situation déclenche la peur
Si notre cerveau a tendance à piocher dans toute sorte de raccourcis pour trier rapidement les données, il apparaît donc important que vous appreniez à analyser vos propres pensées.
La peur est un sentiment. Et ce sentiment est activé par votre cerveau quand une pensée négative fait surface. « Et si je tombais en grimpant cette échelle ? » La pensée n’a fait que traverser votre cerveau à toute vitesse, mais ça y est, vous avez une appréhension. Faites durer la pensée un tout petit peu plus et vous avez de la peur. Focalisez sur la pensée et vous ne pourrez peut-être plus monter sur une échelle.
Quand vous ressentez de la peur, arrêtez-vous. Demandez-vous « À quoi je viens juste de penser ? Qu’est-ce que je me suis dit qui m’a effrayé ? » et remontez la piste jusqu’au cœur du problème.
Je vais vous montrer quel fil de pensées vous pourriez suivre :
- Je ne me sens pas bien, j’ai peur pour l’avenir
- Tiens donc, à quoi je pensais ?
- je me disais qu’il fallait que je monte mon entreprise de rêve
- et ça veut dire quitter mon emploi
- mais j’ai de l’argent de côté et le chômage pour m’aider le temps que ça se monte
- mais et si je me plantais ? [PEUR DE L’ÉCHEC]
- Au pire je pourrais trouver du boulot ailleurs
- Oui mais si j’en trouve pas ?? [PEUR DE PERTE DE CONFORT (ARGENT)]
- Oui mais ma femme est là pour me soutenir, elle me l’a dit
- Mais si je me plante elle va me voir comme un raté ! [PEUR DU REJET]
- Alors je le fais ou pas ???
Vous voyez ? En une à deux secondes, votre cerveau peut vous envoyer 3 idées différentes qui vont faire monter le sentiment de peur en vous. Pourquoi ? Parce que vous vous apprêtez à sortir de votre zone de confort. Vous avez peut-être un plan en béton, de l’argent de côté et un partenaire formidable, votre cerveau s’en fiche. Ce qu’il veut c’est que vous le laissiez se reposer au chaud sur le canapé avec un paquet de chips devant une série moyenne.
Mais devinez quoi ? Vous allez l’envoyer se faire…
… une action !
Vous n’allez pas laisser votre cerveau gagner la bataille. Vous allez court-circuiter la peur en vous adressant directement à elle. Comment ? En passant à l’action !
Il y a quelques années j’étais dans un groupe de musique et il y avait un gars, on va dire qu’il s’appelait Mike (pourquoi pas… ?), très sympa mais qui avait vraiment du mal à suivre les morceaux qu’on jouait. Je savais qu’il fallait lui demander de partir mais j’avais peur. Peur de sa réaction, peur qu’il m’en veuille. Au fond, c’était une banale peur du rejet. Ça a traîné pendant des mois. Le groupe n’avançait pas, impossible de faire des concerts et tout le monde commençait à se sentir bien frustré.
Un jour je me suis retrouvé au pied du mur, soit je trouvais un autre musicien, soit je perdais un autre membre important du groupe. Je suis allé voir Mike avec une boule au ventre. Je n’avais vraiment pas envie de le blesser, c’est juste que ça ne collait pas. J’ai fini par lui expliquer. Vous savez ce qu’il s’est passé ? Rien, il ne m’en voulait pas du tout, il m’a même dit qu’il était étonné d’avoir duré si longtemps parce qu’il avait bien remarqué qu’il était en dessous du niveau. J’étais enfin soulagé et nous sommes restés bons amis de longues années encore.
Vous voyez où je veux en venir ? Vous avez une peur, très bien. Et bien ne faites pas comme moi avec Mike, n’attendez pas des mois pour faire quelque chose. Levez-vous et faites un pas dans la direction que vous avez choisi.
Si vous voulez investir en immobilier mais avez peur de vous tromper et de perdre de l’argent, alors commencez simplement par visiter des biens le week-end. Adressez-vous directement à votre peur. Faites comme si vous entriez dans un bain chaud. Un orteil d’abord puis pas à pas, vous vous retrouvez tout entier dans l’eau et tout semble parfaitement normal.
Tout le monde la ressent
Et souvenez-vous que tout le monde. Bill Gates, Tom Cruise, votre boulangère, tout le monde ressent la peur. Vous n’êtes pas seul. Vos doutes, vos interrogations, vos peurs, d’autres les ont déjà vécus et les vivent exactement en même temps que vous.
Alors, entourez-vous ! Mais entourez-vous correctement. Vous ne voulez pas vous entourer de gens qui passent leur vie à succomber à la peur. Vous voulez côtoyer des gens qui frappent la peur au visage et la mettent KO. Créez-vous un entourage qui vous pousse à aller toujours plus loin dans la poursuite de vos rêves. Des gens qui sont là pour vous épauler tout au long du chemin et qui se soucient vraiment de vous et de votre réussite.
Vous voulez que je vous explique comment voler l’énergie de la peur et l’utiliser pour vous envoler ? Alors…
… comment utiliser mes peurs ?
Le pouvoir du trac
La peur est un concentré d’énergie. Quand votre corps la ressent, il accélère votre rythme cardiaque et votre respiration. Il chauffe vos muscles automatiquement pour vous préparer au combat ou à la fuite. Vous êtes alors au pic de votre énergie !
Les personnes qui sont habituées à faire de la scène savent utiliser cette énergie. Dans le cadre du spectacle on appelle ça le trac ! Et c’est un outil très puissant.
Le trac c’est quoi ? C’est la peur qui monte en vous avant de monter sur scène. Votre cerveau vous envoie cette peur car vous allez vous retrouver dans une situation qui, même si elle est habituelle, est quand même assez tendue.
Pourquoi tendue ? Parce que vous allez vous retrouver devant des dizaines (centaines/milliers) de personnes sans droit à l’erreur. Et vous savez quoi ? J’ai toujours adoré le trac ! Car quelques secondes avant d’entrer sur scène, je pouvais utiliser toute cette énergie prête à l’emploi pour donner le meilleur de moi-même dès les premières notes !
Fermez les yeux, ressentez l’énergie qui monte, propulsée par cette peur que vous avez. Laissez l’énergie envahir votre corps. Une fois qu’elle a atteint un niveau suffisamment puissant, ouvrez les yeux et foncez dans l’action. C’est comme ça que vous pourrez utiliser toute cette énergie pour faire des merveilles.
Ne vous laissez pas paralyser par la peur. Apprenez à embrasser cette peur, à prendre toute l’énergie qu’elle accumule en vous et à la libérer exactement au moment qui vous sert le mieux.
Vous n’y arriverez pas du premier coup. C’est normal. Mais au bout de quelques essais vous allez pouvoir faire de la peur votre esclave et vous en servir pour vivre exactement ce que vous voulez !
Alors, c’est quoi votre projet ?
Comprenez d’où vient votre peur, et remontez le fil de vos pensées. Ne laissez personne jouer avec votre cerveau. Mettez la peur à VOTRE service ! Voilà ce que je veux que vous reteniez aujourd’hui.
Et ce que je veux que vous fassiez maintenant, c’est prendre votre courage à deux mains, et m’écrire en commentaires quel est le projet de vos rêves. Quel projet la peur vous empêche de réaliser ? Écrivez-moi en commentaires et je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour vous aider à passer à l’action, alors à tout de suite !
Samuel Longin