Sélectionner une page

Il est encore tabou de parler d’échec en France. Personne ne devrait échouer, paraît-il. La phobie de l’échec paralyse et interdit toute initiative. Notre éducation de l’échec est inexistante ! Nous n’apprenons pas comment surmonter l’échec, ni comment le définir, et encore moins à en tirer les enseignements.

C’est même tout l’inverse qui se produit avec un système éducatif qui punit l’échec sans jamais mettre en avant les initiatives personnelles.

Pourtant l’échec est le passage obligé de tout apprentissage, de toute nouveauté, de toute évolution. Si nous voulons métamorphoser notre vie, il faut être prêt à jongler avec la notion d’échec. L’apprivoiser, la comprendre pour mieux s’en servir.

Nous allons donc voir en quoi le système de pensée dominant en France est un frein à votre réussite. Nous nous interrogerons sur ce qu’est vraiment l’échec et ce qu’il nous apprend sur nous même. Enfin nous verrons comment faire face à l’échec pour qu’il devienne une ressource et pas une punition.

La peur de l’échec, un syndrome typiquement français

  • Le marchand d’escargot
  • Un environnement qui ne récompense pas l’initiative
  • Au fond du problème, le système de croyances
  • Vous devez choisir : s’émanciper ou s’emprisonner

Le marchand d’escargot

Voilà une petite histoire que raconte Idriss Aberkane, qui j’en suis sûr, vous fera sourire :

Un homme veut préparer des escargots à dîner. Il va donc chez le marchand d’escargots et voit sur son étal qu’il y a deux bassines d’escargots. L’une est fermée par un couvercle, l’autre pas. Le client demande alors pourquoi une bassine est fermée. Ce à quoi le marchand répond,

« C’est parce que dans cette bassine, j’ai des escargots anglais. Et si je ne mets pas de couvercles, ils s’enfuient. »

Le client demande alors pourquoi les escargots de la bassine ouverte ne s’enfuient pas. Le marchand lui répond tout naturellement,

« Ceux-là ce sont mes escargots français. Je n’ai pas besoin de couvercle, si l’un d’entre eux essaie de sortir, les autres vont se jeter sur lui pour le ramener au fond. »

Un environnement qui ne récompense pas l’initiative

Cette petite histoire amusante résume très bien l’attitude générale en France face à l’initiative. Tout ce qui vous ferait sortir du moule est considéré comme dangereux et votre environnement aura naturellement tendance à tout faire pour déconstruire votre idée et vous ramener au fond de la bassine.

Ça peut rapidement vous poser un gros problème si vous n’aspirez pas à une vie conventionnelle. Quoi que vous entrepreniez, si vous sortez du cadre, vous vous exposerez immanquablement à des personnes qui essaieront de vous faire redescendre sur terre.

Le système de pensée dominant en France est très simple : il faut limiter les risques. Quoi que l’on fasse, il faut que la réussite soit assurée et que tout soit millimétré pour que surtout rien d’extravagant ou de novateur ne puisse chambouler les habitudes de tout le monde.

Malheureusement, c’est un système de pensée qui tue tout esprit d’initiative, toute créativité, et qui empêche tout progrès.

Au fond du problème…

Votre environnement, que ce soit votre entourage, votre banquier ou encore votre professeur n’essaie pas de vous ramener au fond de la bassine par plaisir. Il agit selon son système de croyance et de compréhension du monde qui l’entoure.

Une personne à qui on a toujours répété qu’entreprendre c’est dangereux ne vous encouragera jamais à le faire. Une autre personne à qui on a toujours répété que trouver un CDI était la chose la plus sûre et la plus importante dans la vie ne vous poussera jamais à quitter le vôtre pour lancer vous lancer dans un projet d’entreprise par exemple.

Mais ce problème ne se situe pas simplement au cadre professionnel ! L’immense majorité de mon entourage personnel était contre le fait que je me lance dans l’immobilier, la plupart ont tout fait pour m’empêcher d’investir en bourse, ou encore de créer l’Académie Métamorphose… Aujourd’hui, beaucoup me demandent conseil sur ces sujets.

S’émanciper ou s’emprisonner

Vous avez le choix. Soit vous vous laissez influencer par le système de pensée dominant et vous faites précisément ce que les autres attendent de vous. Soit vous choisissez d’avoir confiance en cet instinct que vous avez en vous et qui vous dit que quelque chose d’autre est possible.

Mais sachez que n’accomplirez aucun de vos grands projets, vous n’inventerez rien de génial, ne laisserez aucune empreinte de votre passage sur Terre si vous ne vous émancipez pas de ce système de pensée.

Vous devez apprendre à gérer votre peur de l’échec. Comment ? Par la connaissance !

Connais ton ennemi et connais-toi toi-même eussiez-vous cent guerres à soutenir, cent fois vous serez victorieux.

Sun Tzu

Si vous ne prenez pas le temps de comprendre ce qu’est vraiment l’échec et de comprendre comment le gérer, alors vous ne vous libérerez jamais de la prison de vos croyances et des croyances des autres.

Comment dépasser l’échec ?

  • Il n’y a pas de honte dans l’échec (l’exemple Américain)
  • L’échec fait partie du succès
  • Gardez toujours votre objectif en tête

Il n’y a pas de honte dans l’échec

Examinons deux façons de voir l’échec. En France, l’échec est une honte, un tabou. Si vous lancez une entreprise et que c’est un échec, il va être très difficile d’en lancer une autre. Votre égo en aura pris un grand coup, votre entourage sera unanime sur le « On t’avait prévenu » et votre banquier, gestionnaire de risque et allergique à toute sorte de nouveauté ne vous suivra plus.

En Amérique du Nord, c’est tout l’inverse. La culture de l’échec est le poumon de la Silicon Valley, les hommes les plus riches du monde étalent leur passé sans jamais oublier de mentionner les échecs qui ont forgé leur carrière. L’initiative est très fortement encouragée et chaque échec est une nouvelle occasion de lancer un projet plus grandiose encore.

À votre avis, dans quel pays on retrouve le plus de réussites époustouflantes ? Aux États-Unis bien sûr. Les gens n’y ont pas peur de l’échec, ils l’attendent, l’embrassent et en tirent tout ce qu’ils peuvent en tirer en termes d’apprentissages pour aller toujours plus loin dans leurs projets.

En France, nous avons la fâcheuse tendance à ne jamais parler des échecs de ceux qui ont un jour réussi. Pourtant c’est dans leurs échecs que se cachent les secrets de leur réussite. Leur histoire est comme un film, si vous ne regardez que la réussite triomphante, vous ne voyez que les 30 dernières secondes du film.

Si vous faites ça, vous ne pouvez pas comprendre comment on en est arrivé à cette fin. Pour comprendre l’histoire et en tirer un enseignement, vous devez voir le film en entier.

L’échec fait partie du succès

Rater c’est apprendre. Quand un enfant apprend à marcher, il passe par des milliers d’échecs. Mais chacun de ces échecs lui apporte une nouvelle clef qui lui permettra, à terme, de marcher.

Pensez-y, si vous-même, vous n’aviez pas à un moment donné eu la force de recommencer inlassablement échec après échec, vous ne sauriez pas marcher, parler, compter… L’humanité toute entière se serait transformée en bêtes rampantes (et encore, il faut bien apprendre à ramper).

Savoir gérer l’échec et persévérer est donc ancré en vous. C’est une composante fondamentale de ce que vous êtes. En tant qu’humain, vous avez tout le potentiel pour aller au bout de votre idée, peu importe le nombre d’échecs que vous rencontrerez. C’est dans votre sang !

Garder votre objectif en tête

Toutes les grandes réussites sont basées sur de multiples échecs. Ne croyez pas que vous pouvez arriver avec une idée géniale, la mettre en application et rencontrer le succès du premier coup. C’est tout bonnement impossible !

Mais les échecs que vous rencontrez vont consolider votre compréhension de votre projet et raffermir votre mental. Chaque échec vous rendra plus fort, plus compétent et vous rapprochera de votre objectif.

La clef est de garder constamment un œil sur votre objectif. Si vous avez un doute, une peur qui apparaît, prenez le temps de vous rappeler de pourquoi vous faites les choses. Quel est votre objectif, votre vision ?

Comment faire face à l’échec ?

  • Votre égo est l’ennemi de votre succès
  • Se responsabiliser
  • Ce que l’échec dit de vous
  • Persévérer

Votre égo est l’ennemi de votre succès

Si nous avons peur de l’échec, c’est aussi en partie (grande partie même) à cause de notre égo. Parfois, si on ne veut pas essayer quelque chose, c’est aussi pour ne pas avoir l’air ridicule en cas d’échec.

Par exemple j’adorerai apprendre à faire du ski nautique. Si je n’ai jamais essayé, c’est parce que je sais que je ne vais pas réussir du premier coup et que je n’aime pas me montrer en difficulté. C’est vraiment bête ! Je passe à côté de quelque chose qui me fait vraiment envie par peur du regard de l’autre.

Bon, maintenant que je vous ai avoué ça, je vais être obligé de me mettre au ski nautique cet été…

Si vous laissez votre égo dicter vos actions, alors vous n’apprendrez jamais rien. Vous devez absolument ancrer en vous que c’est justement pour votre persévérance que les gens vous admirent, pas vos réussites.

Se responsabiliser

L’un des gros problèmes qui se retrouvent massivement dans le système de pensée ambiant, c’est le rejet de la faute. Très peu de gens sont aujourd’hui capables de reconnaître leur responsabilité quand à leur propre vie.

La raison de leur échec serait toujours extérieure. Une mauvaise économie, un gouvernement qui ne les soutient pas, un associé malhonnête, un enfant chronophage, un chef vindicatif…

Tout ça, ce ne sont que des excuses. Des excuses qui permettent à notre égo de ne pas trop souffrir. Accepter sa propre responsabilité est difficile, mais c’est une étape impérative pour accomplir quoi que ce soit.

Si vous n’êtes pas pleinement responsable de votre vie alors vous ne pourrez pas vous sentir pleinement responsable de votre avenir. Ça me fait penser à une scène du film « Narco ». La femme du héros parle avec son amant. Elle lui dit qu’elle s’attendait à une autre vie, elle pensait que quelque chose allait arriver et qu’elle deviendrait ce qu’elle avait toujours rêvé de devenir.

Cette scène représente exactement tout ce qui ne va pas dans le système de pensée français. Certaines personnes passent leur vie à attendre que quelque chose leur arrive. Leur vie s’écoule et ils la regardent passer sans faire le moindre mouvement pour attirer ou avancer vers leur rêve. Ça me rend profondément triste.

Vous êtes le maître de votre vie, le seul capitaine à bord. Vous avez tous les choix et toutes les possibilités. Chaque situation offre des rampes de changement de voie. Ne croyez jamais que le monde vous enferme dans un rôle, c’est vous le chef artistique du projet de votre vie !

Ce que l’échec dit de vous

Tous les jours des gens abandonnent. Parfois suite à un échec, parfois avant même d’avoir essayé quoi que ce soit. Si vous abandonnez, vous avez perdu la partie dans le jeu de votre propre vie.

Je ne veux pas dire qu’il faut insister bêtement quand on voit clairement qu’il n’y a pas d’issue. Mais il y a quelque chose que vous ne pouvez pas faire, et en voilà un exemple que je viens de voir :

Vous avez vaincu votre peur et les croyances limitantes de votre environnement. Ça y est vous vous lancez et décidez de créer votre entreprise. Vous commettez plusieurs erreurs, faites quelques mauvais choix financiers, justement parce que c’est votre première expérience dans le domaine et voilà que quelques mois plus tard vous devez mettre la clef sous la porte. Et au lieu de recommencer de profiter de tout ce que vous avez appris pour recréer une entreprise en augmentant vos chances de réussite, vous abandonnez et vous dites que ce n’est pas fait pour vous.

Ça, c’est pire qu’un simple échec. C’est s’avouer vaincu. C’est croire qu’on est trop faible pour réussir et vivre la vie qu’on mérite. Et je vous le dis, vous valez 1000 fois plus que ça.

Se frotter à l’échec c’est se rendre compte de notre propre capacité à nous remettre en question, à accepter d’avoir tort et de progresser inlassablement. C’est se prouver notre force de volonté et notre courage. C’est pourquoi il faut…

Persévérer

Selon Bill Gates, l’échec est un diplôme. Car rien d’intéressant et novateur ne fonctionne du premier coup, si c’était le cas, tout le monde passerait à l’action. Et chaque échec donne une leçon capitale pour l’avenir. Multiplier les tentatives et les échecs est donc la seule méthode qui garantisse le succès. Point.

Prenons le cas de Dyson par exemple. Tout le monde connaît ses aspirateurs. Leur système sans sac a révolutionné le monde du ménage ! Mais peu de gens savent qu’avant de réussir un prototype fonctionnel de son célèbre aspirateur, James Dyson a dû faire 5126 tentatives qui se sont soldées par des échecs. Chaque échec lui a appris quelque chose de nouveau et sans chacun de ces échecs, il n’aurait pas pu créer son aspirateur révolutionnaire.

Je vous cite Dyson, mais je pourrais citer n’importe quel entrepreneur à succès. Ils ont tous la même histoire, sont passés par les mêmes étapes. Une multiplication d’erreurs et d’échecs qui ont mené à une grande réussite.

D’après Steve Jobs, l’ingrédient principal du succès, ce n’est pas l’idée ou le concept. C’est la persévérance. La capacité à encaisser les claques sans jamais abandonner. D’après lui, une personne tout à fait saine d’esprit ne pourrait pas endurer ça et abandonnerait. Elle laisserait l’échec l’emporter.

Toujours d’après Jobs, il est donc impératif d’avoir un grain de folie pour réussir. Un grain de folie qui permet de continuer sur son chemin malgré tout et à braver la tempête la tête haute tant que la destination n’est pas atteinte.

Qu’allez-vous faire ?

C’est à vous de jouer maintenant. Est-ce que vous allez choisir de rester dans le système de pensée qui punit l’initiative et se moque des échecs ? Ou bien vous choisirez de considérer l’échec comme un accélérateur de connaissances et d’expérience ?

En bonus, je vous laisse écouter le discours mémorable qu’a prononcé Steve Jobs à Stanford en 2005.

Samuel Longin